"Il y avait du monde ce midi à table pour déjeuner, Nénesse qui avait délaissé sa pêche aux moules pour un temps, avait daigné venir s'assoir à notre table à la cuisine.
P'tit Louis avec son eternelle canne et alain de Ifremer.
Ils me firent une place en se serrant un peu pour que je puise manger avec eux.
___ Bonne balade? Me demanda alain alors qu'il enfouissait un demi-maquerau dans sa bouche!
___ Instructive surtout!
Louis me coupa la parole, il adorait jouer les troubles fête, lui que rien n'interraissait sinon l'étape du tout de France.
___Pierre m'a dit qu'il te verrait ce soir si tu es là, je ne sais pas pourquoi!
Je savais très bien que sa dernière phrase cachait quelque chose, c'était un appel pour que je lui dise
pourquoi on voulait me voir!
Pierre était le directeur du foyer des marins, là où j'avais pris une chambre, spartoate mais confortable.
Il attendait, la fourchette levée, que je lui donne la raison, sa curiosité maladive un jour le perdra.
___ Passe moi le beurre plutôt et le pain s'il te plait
Il me tendit le tout de mauvaise grâce, si il avait pu me jeter le tout à la figure cela lui aurait fait un plaisir fou, sa mine renfrognée en disait long.
J'avais eu un accrochage assez sérieux il y avait quelques temps de cela.
Alain, philosophe détourna la conversation habilement!
___ Et ton bouquin, il en est où ? Il m'avait prêté un appareil photo, le mien n'étant pas assez performant pour ce que je devais faire.
___ Pour l'instant je fais des repérages et j'inscris sur ma carte tous les points essentiels, bunkers, WN, abris en toius genres, casemates, noms d'unités et de soldats, cela fait du boulot!
___ J'imagine et ........
Il ne pu terminer sa phrase, Janine, la secretaire de Pierre venait de faire son entrée, avec sa tête des mauvais jours!
____ Cela sent la fumée ici, vous savez bien que je ne veux pas qu'on fume à la cuisine, ça pue et je dois netoyer vos cauchonneries!
J'en profitais pour m'éclipser discrètement, monter à ma chambre checher les affaires dont j'aurai besoin pour l'après-midi!
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Au pied de la falaise, un gros Blockhaus dont toutes les entrées avaient été condamnées portait une plaque à la mémoire des marins du Geoges Leygues et du croiseur Montcalm. Le sentier commençait là, juste derrière et il grimpait dru, aussi il fallait être prudent car il était parfois au ras de la falaise.
Une halte à la tout Vauban s'imposait et me permis d'embrasser tout le port, de l'écluse au port de plaisance, jusqu'aux même Oest et Est où les pêcheurs à le mitraillettes s'en donnaient à coeur joie.
Construite sous louis XIV, elle avait servie de poudrière et était admirablement concervée. Seul le film, "le joiur le plus long" l'avait légèrement endommagé mais vite réparé!
Le sentier continuait à monter jusque sur le plateau battu par le vent d'Ouest. A l'aplomb de la tour, les restes d'un poste allemand ayant abrité un poste pour un canon de 77mm. Seul un parapet de béton offrait une précaire protection conte le vent. J'y allumais une cigarette me donnant le temps de me reposer, l'ascension m'avait coupé les pattes.
en face sur le versant Ouest, au-dessus de la maison des feux, près du phare, se trouvait le même genre de bunker sensé protéger l'entrée du port.
Port-en-Bessin ne fut pas libéré le 6 mais le 7 par des commandos anlais venus de l'intérieur des terres, par Côme, venant de "la Rivière"!
La vue était splendide, par beau temps et sans brume il était possible de voir la Pointe-de-la-Percée, et beaucoup plus loin, la Pointe-du-Hoc.
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Sur la gauche, le son rauque d'un canon de 76mm lui redonna un peu d'espoir. si on résiste sur WN64, se dit-il, c'est qur tout n'est pas perdu.
Plus en contrebas, le canon de 50 de la casemate H 677 située au pied de Wn65 fairt entendre son claquement sec. Heinz se dit que le moment de panique passé, l'Etat-Major va reprendre les choses en main.
au loin, vers l'ouest, une épaisse fumée empêche de voir ce qui se passe là bas.
Un homme s'écroule dans l'amas de gravas qui était sa position de combat. soulevé de tere, projetté à plusieurs mettres, il se cropit mort, n'entend plus rien, est-il devenu sourd? L'éclatement des obus de marine, la mitraille, son copain qui hurle à ses côtés et il n'entend pas, la fournaise des dunes en feu qui viennent jusqu'à lui, les cris des copains dans un silence terrifiant, tout finit par s'évanouir et bientôt cesse. "
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Fais attention à la ligne me crie Pierre, si elle se tend trop tu me préviens et tu la laches, elle pourrait te couper les doigts.
Je n'ai pas envie de voir mes mains raccourcir par un bout de nylon aussi je surveille l'appât qui affleure la surface, dès-que je le verai s'enfoncer je préviendrai piere.
Le temps est agréable, la mer est d'huile, le ciel est couvert mais il ne fait pas froid. J'ai connu des pêches plus agitées que celle-ci, maintenant, on aimerait presque s'allonger pour faire une sièste et se laisser bercer par le doux balancement du bâteau, sauf qu'il était 9 h du matin et qu'il n'était pas question de farniente.
d'ailleurs Pierre se fit un plaisir de me rappeller à l'ordre en me demandant ce que je foutais "
A Pierre T
In memoriam, le Port de la Mémoire
Amitiés