Article paru dans Ouest-France
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Haut lieu du débarquement allié du 6 juin 1944, la falaise de la Pointe
du Hoc recule sous les coups des vagues. Les Américains ont présenté un
projet pour la défendre.« La falaise de la Pointe du Hoc a reculé de dix mètres en
soixante ans. Le poste de commandement allemand est menacé de
s'effondrer. Il faut faire quelque chose. Les Américains proposent de
couler du béton dans les cavités situées au pied de la falaise pour
empêcher l'érosion », expliquait hier Yann Gourio, sous-préfet de Bayeux.La
Pointe du Hoc, sur la commune de Cricqueville-en-Bessin, est un haut
lieu de mémoire pour les Américains. À ce titre, elle est considérée
comme les cimetières militaires, celui de Colleville-sur-Mer tout
proche, et celui de Saint-James, près d'Avranches. Sa gestion a été
confiée à l'ABMC, l'American battle monument commission, en 1959. C'est
cette commission qui, s'inquiétant de l'avancée de la mer, a commandé
une étude à l'université du Texas.Les universitaires américains
sont venus en France, au début du mois de juin. Ils ont rencontré les
représentants du Conservatoire du littoral qui est, lui, propriétaire
du site.
« Il y a trois scénarios, détaille Hervé Niel, technicien au conservatoire :
conforter
le pied de la falaise par un mur, boucher les cavités dans la paroi, et
améliorer les fondations du poste de commandement. » Le coût d'une telle intervention est évalué
« entre 16 et 17 millions de dollars », indique Yann Gourio.Pour
l'heure, rien n'est décidé. Ces scénarios ne sont que des hypothèses de
travail. Le Conservatoire du littoral n'est pas opposé à ces solutions.
Il a cependant
« demandé une expertise au BRGM, le Bureau de recherches géologiques et minières. Ce sont des solutions lourdes, poursuit Hervé Niel,
avec un impact sur la falaise. Cela effacera la physionomie de la falaise en 1944. » La question vaut d'être évoquée : faut-il laisser la nature faire ou lutter contre elle ?Au
matin du 6 juin 1944, un bataillon de 225 Rangers américains sous les
ordres du colonel Rudder partait à l'assaut de la falaise haute de 25 à
30 m. Il s'agissait d'enlever des pièces d'artillerie qui menaçaient
les débarquements sur la plage d'Utah, à l'ouest, et la d'Omaha, à
l'est. Les pertes sont importantes pour conquérir des canons... qui ne
sont plus là."
Philippe SIMON.
Amitiés