Poème de Jean Paulin Parachutiste S.A.S.

5 Août 1944 Dans Vannes libérée

Autour de leur drapeau les Paras se sont rassemblés,
De quel genre d’enfer sort cette horde hirsute ?
Fourbus, meurtris, sanglants, uniformes souillés,
Ils ont bandé leurs fronts de soie de parachute.

Face maigres étranges, yeux vifs étincelants,
Combinaisons tachées de vert et de marron,
Les manches retroussées, armés comme des forbans,
Ils sont ce qui reste d’un brillant bataillon.

Où donc est la brigade, équipements luisants,
Que Monty visita sur la terre d’Ecosse ?
Où sont ces six cents hommes, ces gars de vingt ans,
Qui ne rêvaient alors que de plaies et de bosses.

Sur la place de Vannes ils sont une poignée,
Du « Bataillon du Ciel » les derniers survivants,
Les autres sont tombés, leurs âmes envolées,
De la libération payant le prix du sang.

Des figures aimées passent devant leurs yeux,
Tandis qu’au « Garde à Vous » tous leurs muscles se tendent
Silhouettes des morts qui ardents, généreux,
Avec le Bataillon entrèrent dans la légende.

Faites ô Dieu si juste, Maître des destinées,
Que par leurs sacrifices soit libre demain,
La France toute entière, unie et redressée,
Afin que nos héros ne soient pas morts en vain !

Jean Paulin