Selon sa directive n° 40, Hitler ordonna que l'assaillant soit rejeté tout de suite à la mer, se heurtant au mur d'une défense sans failles. Il voulait que chaque secteur du Mur de l'Atlantique soit capable de tenir sur une longue période et ce même face à un ennemi massivement supérieur en nombre. Pour cela, vivres et munitions ne devaient en aucun cas manquer. Aucune capitulation ! Le Mur devait tenir jusqu'à la dernière extrémité.
Les points d'appuis, les batteries seront donc construits et structurés en conséquence.
Ils doivent ainsi être en mesure d'assurer leur propre défense et être capable de faire face indistinctement à des forces d'Infanterie, à des forces blindées et à des moyens aériens. Les éléments défensifs propres à un secteur fortifié doivent ainsi se défendre mutuellement et répondre ensemble à toute situation offensive de quelque nature qu'elle soit.
Nous trouvons donc tous les genres d'ouvrages défensifs, les ouvrages types ou Regelbauten, mis à contribution pour garantir l'autonomie et la puissance de feu des différents secteurs fortifiés du littoral. Tous les ouvrages d'un points d'appui, du plus petit au plus grand, sont bien évidemment tous reliés entre eux par différents moyens de transmission.
La défense contre les blindés est consolidée par des pièces d'artillerie antichars sous casemates ou en encuvements. Elle est complétée par des murs, des fossés, des champs de mines, des portes belges et tout autre ouvrage bétonnés créés à cette fin.
La défense antiaérienne aligne des Flak de différents calibres. Elle est protégée par des champs de mines, des réseaux de barbelés des Ringstands garnis de mitrailleuses, de mortiers, de tourelles de chars...
Les abris pour le personnel, soutes à munitions, infirmerie, bunker de commandement, bunker de transmission, réserve d'eau, abris d'intendance, poste de direction de tir, si nécessaire, et soutes à munitions viennent compléter le dispositif défensif.
Les cibles navales sont coiffées par les différents types de canons le plus souvent en 1944 abrités sous casemates bétonnées. Ces batteries sont chargées de toucher les navires et leurs repères de tir montrent qu'elles peuvent également tirer parfois directement sur les plages. Les batteries peuvent dépendre soit de la Kriegsmarine soit de la Heer. Néanmoins, au-delà du modèle théorique, de très nombreuses variations d'installations ou d'aménagements pourront être constatés. Cependant les Regelbauten utilisés par l'Organisation Todt, font que les points d'appui du Mur de l'Atlantique présentent une homogénéité dominante et une solide cohérence.
Un Tobrouk ou RingstandLe grand bunker de Ouistreham, 17 m de haut, pour voir du pont de Bénouville et jusqu'au Havre.
Ouistreham en guerre
Le Ringstand ou position circulaire représente l'ouvrage défensif bétonné le plus élémentaire du Mur de l'Atlantique. Il présente une entrée qui donne accès à une fosse dans laquelle sont installés différents types d'armes : il peut s'agir d'une mitrailleuse, d'une tourelle de char, d'un mortier ou d'une pièce antichar. On les rencontre isolément ou adjoint à des casemates ou des abris. Suivant leur taille, ils peuvent protéger de un à plusieurs soldats. Encore appelé Tobrouk, depuis la bataille du même nom, par similitude avec les chars allemands qui s'étaient enterrés pour ne laisser dépasser que leurs tourelles. Chaque ouvrage porte un identifiant de construction lié à son type d'armement et s'inscrit dans les Regelbauten ou Plans de construction du Mur de l'Atlantique.
Les points d'appui doivent défendre un secteur donné et garantir une ligne de feu sur la portion littorale qui leur est attribuée. Il est composé de Ringstands, de casemates de flanquement, d'abris et d'ouvrages antichars. On distingue les points d'appui légers, les Wiederstandsnest, des points d'appui lourds appelés Stützpunkt.
Les Batteries s'articulent autour de canons placés sous casemates bétonnées ou non (batteries hippomobiles). Bien souvent les batteries possèdent encore les encuvements initiaux dans lesquels les pièces d'artillerie étaient mises en position. Les batteries d'artillerie possédaient également un poste de direction de tir et bien sûr soutes à munitions, abris, flanquement, dispositifs antichars, défense antiaérienne...
Le Panzerwerk aligne tout type de défenses antichars regroupées dans un secteur bien délimité. On y retrouvera des casemates avec canons antichars, des postes d'observation, des ouvrages à cloches blindées, des abris et des Ringstands.
Pour finir, la Festung ou Forteresse désigne tout particulièrement le plus important et le plus élaboré dispositif d'ouvrages défensifs concentrés en un seul endroit. La Forteresse protègeait en premier lieu une zone de très haute importance stratégique. Ainsi, les grands ports furent rapidement définis comme zones à fortifier prioritairement par le haut commandement allemand. Ils disposaient de tous les moyens de défenses disponibles et de détection voulus.
Amitiés