L'expansion de la tête de pont, 7 juin - 4 juillet 1944 Le lendemain du débarquement, la
9e Brigade d'infanterie ouvre la marche
en direction de Carpiquet où se trouve
un aéroport dont les Canadiens doivent
s'emparer. Le régiment des North
Nova Scotia Highlanders, appuyé des
chars du 27e régiment blindé
(Fusiliers de Sherbrooke), prend le village
de Buron mais, quelques kilomètres
plus au sud, il se heurte à une contre-attaque
allemande. Les Canadiens doivent affronter
des éléments de la 12e Panzerdivision
SS (
Hitlerjugend), composée
de jeunes soldats fanatiques âgés
pour la plupart de 18 ans. Les hommes du
North Nova Scotia Highlanders luttent avec
acharnement mais, après de violents
combats, ceux qui le peuvent encore sont
forcés de se replier. Près
du hameau voisin d'Authie, des colonnes
de fumée noire s'élèvent,
marquant les restes fumants des chars des
Fusiliers de Sherbrooke, décimés
par les
Panthers allemands.
« L'ennemi
a répondu à notre feu par
des tirs de 75 mm, de 88 mm, de mortiers
et de tout ce qu'il avait sous la main.
Sous ce feu, l'infanterie ennemie s'est
avancée et a pénétré
dans les tranchées de la compagnie
D. Il était impossible de l'arrêter… »
Dans les jours qui suivent, les Canadiens
ne peuvent bouger sans se heurter à
la résistance acharnée des
divisions allemandes. La lutte est intense
et coûteuse en vies humaines et en
matériel, pour les Canadiens comme
pour les Allemands :
8 juin : contre-attaque à
Putot-en-Bessin et Norrey. Putot tombe aux
mains des Allemands en après-midi
pour être ensuite repris par des unités
de la 7e Brigade.
8-9 juin : contre-attaque à
Bretteveille-l'Orgueilleuse. Au cours d'une
nuit mouvementée, l'artillerie canadienne
et les PIAT repoussent les Panthers; les
Canadiens conservent Bretteville.
11 juin : attaque canadienne contre
le Mesnil-Patry. Les Canadiens sont repoussés
après un combat acharné; les
Queen's Own Rifles et les 1st Hussars subissent
des pertes élevées.
J'écris ceci à la demande de mon chef d'escadron
afin de fournir des renseignements possibles
sur des individus portés disparus
et à des fins d'information tactique
et technique. Je veux aussi souligner
que je ne connaissais rien de la situation
générale, que je n'ai été
témoin que d'une petite partie
du combat et que je me trouvais passablement
épuisé et énervé
quand j'ai quitté mon char…
Après l'échec de le Mesnil-Patry, les troupes canadiennes consolident leur
position et s'arrêtent pour une pause
de quelques semaines. En fait, le 11 juin
marque la fin d'une étape importante
dans les opérations alliées.
Les têtes de pont des armées
britanniques, canadiennes et américaines
sont maintenant reliées entre elles.
Quelque 326 000 hommes, 45 000 véhicules
et plus de 104 000 tonnes d'approvisionnement
ont été amenés sur
le continent et les ports artificiels d'Arromanches
et de Saint-Laurent sont en bonne voie de
parachèvement. L'aviation a établi
des pistes en France, d'où les chasseurs
Spitfire et Typhoon peuvent prendre leur
envol pour canarder tout ennemi surpris
sur les routes ou dans les champs.
junobeach.free/f