6 juin 1944, mon débarquement (le devoir de mémoire) Le jour le plus long, aussi bien vu du côté Allemand que de celui des alliés. Ce n'est pas Band of Brothers ni même le Soldat Ryan! |
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| La guerre à Trun | |
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severlow Admin
Nombre de messages : 1909 Age : 74 Localisation : La Houssaye Loisirs : météo, sciences, maths, histoire Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: La guerre à Trun Lun 2 Juin - 19:21 | |
| Trun dans la batailleAlors que tout autour les bombardiers alliés écrasaient sous leurs bombes: villes, bourgs, gares, bifurcations, ponts et carrefours, Trun semblait devoir échapper au désastre. Cependant la bataille se rapprochait venant du Nord où le roulement de la canonnade était continu et au Sud on disait que les Américains étaient au Mans.Le 12 août, vers midi, un premier bombardement par avions prit comme objectif le carrefour central, touchant surtout les maisons de la rue Beghin. Dans la nuit du 12 au 13 on vit passer à Trun les colonnes de véhicules de toute nature filant à toute allure et en désordre vers l' Est: cette bonne nouvelle fut suivie d'une autre: les Américains étaient à Argentan: la libération était proche.Le dimanche 13 août, les offices eurent lieu comme d'habitude et la journée ne fut troublée que par le "tac tac" des mitrailleuses des avions à double queue et les bombes des Typhoons qui tapent dans le tas des colonnes en retraite, quand vers 23 heures, les obus s'abattent sur le bourg.Les Américains n'étaient pas à Argentan, ils avaient établi leurs batteries lourdes vers Mauvaisville et ce sont ces pièces qui pendant quatre jours vont prendre Trun sous leur feu. Les objectifs sont toutes les issues de Trun et les carrefours.Le 14 août, les obus frappent le centre de la Sainte Famille et le carrefour central, puis l'hospice et ses abords, enfin les environs de l' église. Il y a des morts et de nombreux blessés: une vieille aveugle accompagnée par une Soeur garde-malade est tuée, des gens travaillant dans leur jardin sont blessés. Cette fois les habitants abandonnent leurs maisons et Trun n'est plus animé que par les colonnes en retraite, aussi rapides que possible, a tel point que deux chars Tigre qui veulent passer en même temps les ponts Chalots démolissent le parapet et font céder la voûte.Le 15 août, l'artillerie américaine continue le pilonnage renforcée par l'aviation. Vers 15 heures, des avions lâchent leurs bombes en plein centre: sale des fêtes, mairie, postes, pharmacie sont durement touchés. Le bourg devient un enfer car les obus ont allumé des incendies et un vent malencontreux les propage.Le refuge le plus sur est la pleine campagne avec quelques tranchées pour s'abriter en cas de bombardement. Tout l'hospice se transporte au champ de courses: 50 vieillards, 30 blessés et des réfugiés malades. On installe les blessés sur des matelas dans les box, les vieillards dans les tribunes, les soeurs de l'hospice, deux internes de Paris et 3 infirmières assistent les blessés; c'est sous les obus que s'est fait le déménagement. L'hospice restera près de deux semaines au champ de courses où il aura un tué et deux blessés.Le personnel de la Sainte Famille et les réfugiés sont hébergés par le maire, dont l'habitation et ses dépendances sont un peu hors du bourg.Dans le bourg, incendies partout avec peu de moyens pour les combattre. MM Perrière, Poyeton, Quinery, Collet s'efforcent dans la Grande Rue de préserver leurs immeubles. Le curé-doyen Germain Beaupré va sans cesse de son presbytère à l'église et visiter les malheureux.La journée du 16 août est analogue aux précédentes: obus, bombes et incendies. Sur les routes aux abords, ce sont les camions allemands qui brûlent et des munitions qui sautent. Les Allemands font sauter le dépôt de l'école des filles, route de Vimoutiers. L'explosion démolit l'immeuble.R.Bonnet de la Tour
La LibérationLe 1- août, les Anglais ont conquis Falaise, malgré la résistance acharnée des Allemands. La ville est à peine enlevée que le Général Montgommery veut enfermer les armées allemandes dans la poche où elles se trouvent et "tirer la ficelle de la nasse sur la Dives". A cet effet, deux divisions blindées de son armée passeront sur la rive droite de la Dives et pousseront droit sur Trun-Chambois, tandis que les Américains qui sont depuis quatre jours devant le Bourg St Léonard enlèveront le village et descendront sur Chambois. Le général Montgommery est très pressé car son aviation lui signale que les Allemands s'échappent par toutes les routes en colonnes doubles.La 1ère Division polonaise, général Maczek, passe la Dives à Jort dans la soirée du 16 et dans la nuit du 16 au 17, la 4e Division blindée canadienne franchira la rivière le 17 au matin à Morteaux. Elle doit être suivie par la 3e Division d'Infanterie écossaise.Du coté allemand, le fond de la nasse est encore sur l'Orne à Putanges et les deux flancs de la poche menacés au Nord par les Anglais, au Sud par les Américains. Or le flanc Nord vient de s'effondrer par la prise de Falaise. Il n'est sorti que des débris de "l'enfer de Falaise" lesquels tiendront encore les Anglais en respect en reculant à pied le long de la route Falaise-Argentan. Sur la rive droite de la Dives, pour défendre les ponts de Trun, il n'y a presque plus personne: quelques groupes formés autour de 4 ou 5 chars, 2 ou 3 pièces antichar et une cinquantaine de S.S.Les deux divisions blindées progressent donc assez vite: cependant les Polonais doivent réduire une résistance à la Cote 159 près de Moutiers en Auge et atteindront en fin de journée la Cambe et Montreuil. Le 17 au soir les premiers chars canadiens sont à Louvières.Le mouvement des blindés dut s'arrêter pour leur ravitaillement: or, celui-ci était difficile en raison des ponts sautés, des routes minées et aussi de l'incertitude de la situation.Cependant le 17 au soir, un groupe de Polonais partant de la Cambe atteignit la grande route Trun-Vimoutiers vers la propriété de Monsieur Hurel et quelques chars avancèrent au delà vers les Champeaux.Le 18 août, la matinée se passa à remettre de l'ordre dans les unités polonaises et canadiennes assez mélangées et à reconnaître une résistance allemande installée à la Cote 118 au Nord de Trun. Elle fut attaquée par les Polonais qui détruisirent 3 chars et en perdirent un. Après ce nettoyage, il ne restait plus d'Allemands pour interdire l'entrée de Trun. Pendant ce temps la 9e Brigade canadienne prenait Crocy et la 10e Brigade (Général Jefferson) s'avançait derrière les chars.C'est donc le 18 août, vers 14 heures, que les Alliés pénétrèrent dans Trun. Les Polonais par le Nord venant du Mesnil-Girard et de la Cote 118 par le champ de courses et le porche Leroy. Les chars canadiens par l' Ouest venant de Louvières et de Fontaine accompagnés de leur propre infanterie qui se faufile le long des routes et dans les champs. Pénétration assez prudente par crainte d'embuscade ennemie: Quelques habitants accourent et les rassurent: il n'y a aucun soldat allemand dans Trun.Quels étaient ces libérateurs dont beaucoup parlaient le français ? C'est assez difficile à préciser. Les Polonais étaient vraisemblablement les blindés du 24e qui avaient gardé leur ancienne appellation: lanciers et uhlans avec des motos du 10e Bataillon. Les Canadiens étaient du 22e Régiment blindé appelé Canadian-Grenadier Guards, avec les motos du Lake Supérior, enfin les fantassins faisaient organiquement partie de la 4e Division blindée et formaient le Lincoln and Wellard Regiment.L'occupation de Trun le 18 par les Alliés se borna à boucler toutes les issues du bourg, à barrer toutes les routes et à occuper la Dives des Ponts Chalots au Moulin de Drieu.La première préoccupation des Alliés et des habitants fut de faire cesser le tir de ces batteries américaines qui continuait. Le résultat fut obtenu en fin d'après-midi. Puis d'installer un poste de secours à la Chapelle de l' hospice, et enfin de rassembler des prisonniers déjà nombreux: on les parqua au champ de foire.Ceci fait, on attendit que les gros eussent serré et que l'infanterie de la 3e Division écossaise ait occupé le cours de la Dives, gardant le flanc droit contre toute contre attaque allemande. Préoccupation légitime car il y avait de nombreuses troupes allemandes vers Montabard, Bailleul, Gueprey et un fort centre de résistance entre Gueprey et la Poterie à la Cote 134.Le lendemain 19 août, les Ecossais arrivaient, garnissaient les bords de la Dives et firent, par mesure de précaution, sauter ce qui restait des Ponts Chalots.Les habitants de Trun ayant signalé la présence de nombreux Allemands à Magny, les Canadiens partant du Moulin de Drieu et guidés par deux habitants capturèrent des officiers et de nombreux hommes de troupe. C'était le colonel Gerlach, commandant la 708e Division et son état-major.Tandis que les Polonais partant de la région d' Ecorches occupaient en fin de journée les hauteurs de Boisjos, Montormel et faisaient leur jonction à Chambois à 18 heures avec les Américains, les Canadiens avaient reçu l'ordre de s'emparer de Saint Lambert.Le village fut pris, mais repris par les Allemands et en fin de journée les Canadiens étaient installés face au Sud le long de la route Trun-Chambois jusqu'au hameau de Quantité, toute l'artillerie du 15e Régiment en action au Nord de la route.Donc le 19 août au soir la ficelle de la nasse était tirée sur la Dives. Mais il restait de nombreuses troupes allemandes sur la rive gauche et le 20 août, des combats furieux s'engageront sur la Dives et sur la colline de Montormel entre les troupes allemandes qui voulaient s'échapper et forcer le barrage des Alliés. Le Lincoln and Welland et une compagnie de mitrailleuses du New-Brunsweek Rangers repoussa une tentative de percée par le pont sur la Dives de la route d' Argentan.Les combats n'étaient donc pas loin de Trun et c'est seulement le 21 août dans l'après-midi après la capitulation à Tournay qu'ils cesseront. Magny et Saint Lambert tomberont également le 21 août.Pendant ces journées du 19 au 22 août, les prisonniers étaient rassemblés à Trun d'où ils étaient évacués: il en passa 20 000.Les Anglais avaient commencé à rétablir les communications et des camions de vivre purent arriver à Trun tandis que les bulldozers déblayaient les rues.Trun étant à peine libéré que les habitants réfugiés aux environs accouraient pour voir où en était leur demeure. Bien peu les trouvèrent intactes; heureux ceux qui pouvaient les réintégrer en se contentant des pièces encore habitables; mais pour certains il ne restait que des ruines.On para au plus urgent avec des baraques en bois provisoires, dont certaines devaient durer 15 ans.Le champ de foire devint un véritable village; on y trouvait la mairie, la poste, les bureaux de la reconstruction et des ménages. Un autre groupe de baraques fut édifié sur la place centrale et peu à peu la vie reprit en attendant la reconstruction.trun.free.fr/hohenstauffen | |
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| Sujet: Quelques vues de Trun Lun 2 Juin - 19:41 | |
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