6 juin 1944, mon débarquement (le devoir de mémoire) Le jour le plus long, aussi bien vu du côté Allemand que de celui des alliés. Ce n'est pas Band of Brothers ni même le Soldat Ryan! |
| | F. Gockel raconte | |
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severlow Admin
Nombre de messages : 1909 Age : 74 Localisation : La Houssaye Loisirs : météo, sciences, maths, histoire Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: F. Gockel raconte Lun 28 Avr - 6:52 | |
| Extrait
" "Avec d'autres camarades je pensais que quatre semaines allaient s'écouler, avant l'arrivée des anglais et des américains. Après la visite Rommel c'était certain pour nous : "C'est ici qu'ils vont venir". "Leposte d'observation de l'artillerie, une batterie stationnée à 5 km derrière la côte avec des canons de 105, était sous les ordres d'un lieutenant. Son rôle était de couvrir par son feu la bordure de la côte, avec diffèrents objectifs. Cette batterie devait soutenir la garnison du WN en cas de difficulté. "Une fausse position, à l'ouest du WN 62 était camouflée sommairement façon apparente. Après la guerre, un vétéran américain m'a envoyé un plan du WN 62 réalisé d'après une prise de vue aérienne. On y voyait clairement la position de ce leurre.
"Après avoir été déchargé du poste anti-aérien, je fus employé avec quelques camarades à creuser une tranchée. C'était un travail pénible de faire des tranchée dans un soi pierreux à la pioche et à la pelle. Chaque jour, on avançait de quelques mètres à peine. Les liaisons entre le nouvel abri à personnel et les différentes positons des canons et des mitrailleuse n'étaient pas encore réalisées. Quelques camarades du point d'appui ne se sentaient pas motivés pour les travaux de terrassement. D'autres par contre, considéraient que la liaison entre l'abri à personnel et le emplacements des canons était très urgente et poussaient à travailler plus vite et ainsi à achever rapidement la tranchée. "Un tronçon important, d'environ 15 mètres de long, entre l'abri à personne et la partie inférieure du point d'appui où se trouvaient casemates "Tobrouks" et bunkers enterrés n'était pas encore terminée au soir du ! juin. Moins de 24 heures plus tard - le 6 juin - plusieurs camarades ort trouvé la mort sur ce terrain à découvert. Ce soir-là, les différents postes furent occupés selon leur rythme habituel. Le mot de passe de la nuit fut donné. Les différents commandants de la compagnie furent informés de l'état des travaux de fortification. Dans l'abri à personnel, on relisait à nouveau les dernières nouvelles du pays. On écrivait des lettres. Dans un coin quelques uns étaient absorbés dans un jeu de cartes. Sur un lit, un vieux grammophone grinçant jouait "Lorsqu'une fois tu donneras ton coeur..." et "Quand refleuriront les lilas blancs". Tous avaient déjà entendu plus de cent fois les quelques vieux disques à notre disposition. Assis sur son lit, un camarade faisait un petit paquet, qu'il voulait envoyer chez lui le lendemain. Depuis des semaines, on n'avait plus de lumière électrique. Des bougies vacillantes et des lampes à huile malodorantes donnaient une faible lumière. Bientôt, les uns après les autres, tous s'étendirent sur leurs lits. Les lits de camp étaient à trois étages superposés. Selon le règlement, on dormait toujours en tenue de combat. Seules les bottes étaient retirées, mais devaient toujours être posées à portée de main. "Les gardes avaient été multipliées depuis quelques jours. Répartis sur le point d'appui, nous étions à portée de voix les uns des autres même vers l'arrière du pays. Notre point d'appui WN 62 se trouvait au pied d'une vallée conduisant à Colleville-sur-Mer et s'étendait sur un terrain en pente depuis le point culminant à une hauteur d'environ 50 mètres jusqu'à environ 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. Depuis la mer on voyait donc la plus grande partie des positions. Sur la plage, l'alternance du flux et du reflux avait accumulé une talus de galets. Une défense en barbelé truffée de mines devait en empêcher le franchissement. À gauche et à droite, ainsi que dans l'arrière-pays du point d'appui, les prairies avaient été minées. Les points d'appui voisins étaient distants d'environ 250 mètres à l'est et 600 mètres à l'ouest. "Le barrage de mines le long de la plage avait une histoire particulière, remontant déjà à deux ans. En 1942, la construction des points d'appuis épars avançait lentement. Ils étaient donc encore très éloignés les uns des autres. Mais déjà à ce moment-là des patrouilles étaient envoyées chaque nuit, pour surveiller le territoire entre ces points écartés et pour maintenir la liaison entre eux. Dans beaucoup de patrouilles, on avait l'habitude d'emmener un chien. Les camarades plus âgés insistaient sur l'importance de ces patrouilles. En 1942, une patrouille de nuit de notre compagnie revenait de Vierville-sur-Mer et se rapprochait du premier nid de résistance de St Laurent-sur-Mer. Subitement, le chien qu'elle avait emmené devint très agité et se mit à tirer violemment sur sa laisse, non pas dans le sens de la marche, mais en direction de la mer. Le soldat qui tenait le chien supposa qu'il avait flairé un lapin de garenne. Mais subitement une détonation retentit tout près. Chercher un abri et appeler le poste du point d'appui fut l'affaire d'un clin d'oeil. Tout aussi vite on sut que des ennemis étaient arrivés dans cette zone. Une fusée éclairante tirée par le commandant de la patrouille brilla dans le ciel et des détonations rapprochées se produisirent en même temps. Les autres points d'appui s'animèrent également et des fusées éclairantes illuminèrent la nuit. Les armes qui étaient prêtes à servir la nuit, firent un tir de barrage devant le point d'appui menacé. Mais le tir s'arrêta aussi vite qu'il avait commencé. "Que s'était-il passé ? Un groupe de commandos anglais avait essayé de pénétrer dans le point d'appui à la faveur de l'obscurité, pour capturer ses occupants. Le chien avait fait le malheur des anglais, puisqu'ils étaient couchés sur la plage, morts. Quelques stèles dans le cimetière de St Laurent-sur-Mer rappellent cette attaque malchanceuse. Cet incident a beaucoup contribué, à augmenter la vigilance des patrouilles et des gardes sur les points d'appui."Le 5 juin, j'étais de garde dans les heures du soir. Comme d'habitude, le temps de garde durait une éternité. Mais finalement vint la relève. Je me dirigeai au pas de course vers le l'abri à personnel pour prendre quelques heures de repos, car il me fallait assurer encore une autre garde. Un camarade de chez moi se tenait contre l'abri. Il venait de prendre sa faction et en avait averti par téléphone le sous-officier de garde. Nous nous souhaitâmes encore : "Pourvu qu'il n'y ait pas cette nuit le damné exercice d'alerte", qui avait eu lieu très souvent ces derniers jours, et je disparus dans l'abri profondément enterré. Manteau et bottes furent tirés en vitesse. Le sommeil s'ensuivit bientôt sur commande."
Dernière édition par severlow le Lun 28 Avr - 10:32, édité 1 fois | |
| | | severlow Admin
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| Sujet: Rappel des positions Lun 28 Avr - 6:54 | |
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