6 juin 1944, mon débarquement (le devoir de mémoire)
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6 juin 1944, mon débarquement (le devoir de mémoire)

Le jour le plus long, aussi bien vu du côté Allemand que de celui des alliés. Ce n'est pas Band of Brothers ni même le Soldat Ryan!
 
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 La guerre à Trun

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severlow
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MessageSujet: La guerre à Trun   La guerre à Trun Horlog10Lun 2 Juin - 19:21

Trun dans la bataille


Alors que tout autour les bombardiers
alliés écrasaient sous leurs bombes: villes, bourgs, gares, bifurcations,
ponts et carrefours, Trun semblait devoir échapper au désastre. Cependant la
bataille se rapprochait venant du Nord où le roulement de la canonnade était
continu et au Sud on disait que les Américains étaient au Mans.



Le 12 août, vers midi, un premier
bombardement par avions prit comme objectif le carrefour central, touchant
surtout les maisons de la rue Beghin. Dans la nuit du 12 au 13 on vit passer à
Trun les colonnes de véhicules de toute nature filant à toute allure et en
désordre vers l' Est: cette bonne nouvelle fut suivie d'une autre: les
Américains étaient à Argentan: la libération était proche.



Le dimanche 13 août, les offices
eurent lieu comme d'habitude et la journée ne fut troublée que par le "tac tac"
des mitrailleuses des avions à double queue et les bombes des Typhoons qui
tapent dans le tas des colonnes en retraite, quand vers 23 heures, les obus
s'abattent sur le bourg.



Les Américains n'étaient pas à
Argentan, ils avaient établi leurs batteries lourdes vers Mauvaisville et ce
sont ces pièces qui pendant quatre jours vont prendre Trun sous leur feu. Les
objectifs sont toutes les issues de Trun et les carrefours.



Le 14 août, les obus frappent le
centre de la Sainte Famille et le carrefour central, puis l'hospice et ses
abords, enfin les environs de l' église. Il y a des morts et de nombreux
blessés: une vieille aveugle accompagnée par une Soeur garde-malade est tuée,
des gens travaillant dans leur jardin sont blessés. Cette fois les habitants
abandonnent leurs maisons et Trun n'est plus animé que par les colonnes en
retraite, aussi rapides que possible, a tel point que deux chars Tigre qui
veulent passer en même temps les ponts Chalots démolissent le parapet et font
céder la voûte.



Le 15 août, l'artillerie américaine
continue le pilonnage renforcée par l'aviation. Vers 15 heures, des avions
lâchent leurs bombes en plein centre: sale des fêtes, mairie, postes, pharmacie
sont durement touchés. Le bourg devient un enfer car les obus ont allumé des
incendies et un vent malencontreux les propage.



Le refuge le plus sur est la pleine
campagne avec quelques tranchées pour s'abriter en cas de bombardement. Tout
l'hospice se transporte au champ de courses: 50 vieillards, 30 blessés et des
réfugiés malades. On installe les blessés sur des matelas dans les box, les
vieillards dans les tribunes, les soeurs de l'hospice, deux internes de Paris et
3 infirmières assistent les blessés; c'est sous les obus que s'est fait le
déménagement. L'hospice restera près de deux semaines au champ de courses où il
aura un tué et deux blessés.



Le personnel de la Sainte Famille et
les réfugiés sont hébergés par le maire, dont l'habitation et ses dépendances
sont un peu hors du bourg.



Dans le bourg, incendies partout avec
peu de moyens pour les combattre. MM Perrière, Poyeton, Quinery, Collet
s'efforcent dans la Grande Rue de préserver leurs immeubles. Le curé-doyen
Germain Beaupré va sans cesse de son presbytère à l'église et visiter les
malheureux.



La journée du 16 août est analogue
aux précédentes: obus, bombes et incendies. Sur les routes aux abords, ce sont
les camions allemands qui brûlent et des munitions qui sautent. Les Allemands
font sauter le dépôt de l'école des filles, route de Vimoutiers. L'explosion
démolit l'immeuble.



R.Bonnet de la Tour


La Libération


Le 1- août, les Anglais ont conquis
Falaise, malgré la résistance acharnée des Allemands. La ville est à peine
enlevée que le Général Montgommery veut enfermer les armées allemandes dans la
poche où elles se trouvent et "tirer la ficelle de la nasse sur la Dives".
A cet effet, deux divisions blindées de son armée passeront sur la rive droite
de la Dives et pousseront droit sur Trun-Chambois, tandis que les Américains qui
sont depuis quatre jours devant le Bourg St Léonard enlèveront le village et
descendront sur Chambois. Le général Montgommery est très pressé car son
aviation lui signale que les Allemands s'échappent par toutes les routes en
colonnes doubles.



La 1ère Division polonaise, général
Maczek, passe la Dives à Jort dans la soirée du 16 et dans la nuit du 16 au 17,
la 4e Division blindée canadienne franchira la rivière le 17 au matin à Morteaux.
Elle doit être suivie par la 3e Division d'Infanterie écossaise.



Du coté allemand, le fond de la nasse
est encore sur l'Orne à Putanges et les deux flancs de la poche menacés au Nord
par les Anglais, au Sud par les Américains. Or le flanc Nord vient de
s'effondrer par la prise de Falaise. Il n'est sorti que des débris de "l'enfer
de Falaise" lesquels tiendront encore les Anglais en respect en reculant à pied
le long de la route Falaise-Argentan. Sur la rive droite de la Dives, pour
défendre les ponts de Trun, il n'y a presque plus personne: quelques groupes
formés autour de 4 ou 5 chars, 2 ou 3 pièces antichar et une cinquantaine de
S.S.



Les deux divisions blindées
progressent donc assez vite: cependant les Polonais doivent réduire une
résistance à la Cote 159 près de Moutiers en Auge et atteindront en fin de
journée la Cambe et Montreuil. Le 17 au soir les premiers chars canadiens sont à
Louvières.



Le mouvement des blindés dut
s'arrêter pour leur ravitaillement: or, celui-ci était difficile en raison des
ponts sautés, des routes minées et aussi de l'incertitude de la situation.



Cependant le 17 au soir, un groupe de
Polonais partant de la Cambe atteignit la grande route Trun-Vimoutiers vers la
propriété de Monsieur Hurel et quelques chars avancèrent au delà vers les
Champeaux.



Le 18 août, la matinée se passa à
remettre de l'ordre dans les unités polonaises et canadiennes assez mélangées et
à reconnaître une résistance allemande installée à la Cote 118 au Nord de Trun.
Elle fut attaquée par les Polonais qui détruisirent 3 chars et en perdirent un.
Après ce nettoyage, il ne restait plus d'Allemands pour interdire l'entrée de
Trun. Pendant ce temps la 9e Brigade canadienne prenait Crocy et la 10e Brigade
(Général Jefferson) s'avançait derrière les chars.



C'est donc le 18 août, vers 14
heures, que les Alliés pénétrèrent dans Trun. Les Polonais par le Nord venant du
Mesnil-Girard et de la Cote 118 par le champ de courses et le porche Leroy. Les
chars canadiens par l' Ouest venant de Louvières et de Fontaine accompagnés de
leur propre infanterie qui se faufile le long des routes et dans les champs.
Pénétration assez prudente par crainte d'embuscade ennemie: Quelques habitants
accourent et les rassurent: il n'y a aucun soldat allemand dans Trun.




La guerre à Trun Poche_de_falaisecolor


Quels étaient ces libérateurs dont
beaucoup parlaient le français ? C'est assez difficile à préciser. Les Polonais
étaient vraisemblablement les blindés du 24e qui avaient gardé leur ancienne
appellation: lanciers et uhlans avec des motos du 10e Bataillon. Les Canadiens
étaient du 22e Régiment blindé appelé Canadian-Grenadier Guards, avec les motos
du Lake Supérior, enfin les fantassins faisaient organiquement partie de la 4e
Division blindée et formaient le Lincoln and Wellard Regiment.



L'occupation de Trun le 18 par les
Alliés se borna à boucler toutes les issues du bourg, à barrer toutes les routes
et à occuper la Dives des Ponts Chalots au Moulin de Drieu.



La première préoccupation des Alliés
et des habitants fut de faire cesser le tir de ces batteries américaines qui
continuait. Le résultat fut obtenu en fin d'après-midi. Puis d'installer un
poste de secours à la Chapelle de l' hospice, et enfin de rassembler des
prisonniers déjà nombreux: on les parqua au champ de foire.



Ceci fait, on attendit que les gros
eussent serré et que l'infanterie de la 3e Division écossaise ait occupé le
cours de la Dives, gardant le flanc droit contre toute contre attaque allemande.
Préoccupation légitime car il y avait de nombreuses troupes allemandes vers
Montabard, Bailleul, Gueprey et un fort centre de résistance entre Gueprey et la
Poterie à la Cote 134.



Le lendemain 19 août, les Ecossais
arrivaient, garnissaient les bords de la Dives et firent, par mesure de
précaution, sauter ce qui restait des Ponts Chalots.



Les habitants de Trun ayant signalé
la présence de nombreux Allemands à Magny, les Canadiens partant du Moulin de
Drieu et guidés par deux habitants capturèrent des officiers et de nombreux
hommes de troupe. C'était le colonel Gerlach, commandant la 708e Division et son
état-major.



Tandis que les Polonais partant de la
région d' Ecorches occupaient en fin de journée les hauteurs de Boisjos,
Montormel et faisaient leur jonction à Chambois à 18 heures avec les Américains,
les Canadiens avaient reçu l'ordre de s'emparer de Saint Lambert.



Le village fut pris, mais repris par
les Allemands et en fin de journée les Canadiens étaient installés face au Sud
le long de la route Trun-Chambois jusqu'au hameau de Quantité, toute
l'artillerie du 15e Régiment en action au Nord de la route.



Donc le 19 août au soir la ficelle de
la nasse était tirée sur la Dives. Mais il restait de nombreuses troupes
allemandes sur la rive gauche et le 20 août, des combats furieux s'engageront
sur la Dives et sur la colline de Montormel entre les troupes allemandes qui
voulaient s'échapper et forcer le barrage des Alliés. Le Lincoln and Welland et
une compagnie de mitrailleuses du New-Brunsweek Rangers repoussa une tentative
de percée par le pont sur la Dives de la route d' Argentan.



Les combats n'étaient donc pas loin
de Trun et c'est seulement le 21 août dans l'après-midi après la capitulation à
Tournay qu'ils cesseront. Magny et Saint Lambert tomberont également le 21 août.



Pendant ces journées du 19 au 22
août, les prisonniers étaient rassemblés à Trun d'où ils étaient évacués: il en
passa 20 000.



Les Anglais avaient commencé à
rétablir les communications et des camions de vivre purent arriver à Trun tandis
que les bulldozers déblayaient les rues.



Trun étant à peine libéré que les
habitants réfugiés aux environs accouraient pour voir où en était leur demeure.
Bien peu les trouvèrent intactes; heureux ceux qui pouvaient les réintégrer en
se contentant des pièces encore habitables; mais pour certains il ne restait que
des ruines.



On para au plus urgent avec des
baraques en bois provisoires, dont certaines devaient durer 15 ans.



Le champ de foire devint un véritable
village; on y trouvait la mairie, la poste, les bureaux de la reconstruction et
des ménages. Un autre groupe de baraques fut édifié sur la place centrale et peu
à peu la vie reprit en attendant la reconstruction.



trun.free.fr/hohenstauffen


La guerre à Trun Drapea12La guerre à Trun Britanniqueap9
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MessageSujet: Quelques vues de Trun   La guerre à Trun Horlog10Lun 2 Juin - 19:41

La Kommandantur

La guerre à Trun Komman10

Route d'Argentan

La guerre à Trun Route_11

Rue de Vimoutiers

La guerre à Trun Rue_de15

Place de la république

La guerre à Trun Trun_p10

Place du marché

La guerre à Trun Trun_p11

Rue de Chambois

La guerre à Trun Trun_r10

Une réfugiée

La guerre à Trun Trun_r11

Allemands prisonniers et leur Kübelwagen


La guerre à Trun Trun_a10

trun.free.fr/

Amitiés
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